Mardi 3 juin 1997

17 heures, je sors de la douche. Sous le lit, une couche de poussière digne d’un enfer abandonné (quand je tombe sur un endroit vraiment trop couvert de poussière, je la ramasse à la main, où à l’aide d’un chiffon humide). J’ai passé l’après-midi à naviguer entre mes copies et le match qui opposait Amanda Coetzer à Steffi Graf à Roland-Garros. La Sud-Africaine a fini par gagner, à ma satisfaction parce qu’elle n’était pas favorite, mais j’ai appris le résultat à la radio : comme d’habitude, lorsque je l’ai vue commencer de marquer le coup après un premier set gagné tambour battant, j’ai coupé pour ne pas la voir perdre ; toujours cette nervosité qui se fait remarquer… On ne peut pas dire que ce soit apprécier le jeu pour le jeu.

Joris m’a passé un coup de téléphone pour savoir si on pouvait se voir dans la soirée. Avant même qu’il ne le dise j’ai senti que ça n’allait pas, à la faiblesse de sa voix ; quelque chose avec Stéphanie je suppose : elle vient de rentrer d’Angleterre. Je ne sais pas si c’est grave, il y a déjà eu plusieurs passages à vide entre eux. Il faudra que je sache quoi dire pour lui apporter du réconfort. On va rester dans la pénombre de mon salon, de plus en plus grande à mesure que la nuit va tout envahir, à boire du whiskey (j’ai acheté du Paddy il y a quelques jours, il ne va pas être inutile) ; j’essaierai qu’on parle de choses et d’autres pour le rassurer.