Mardi 5 août

Depuis quelques jours, je me suis mis à Chomsky. Ça peut sembler incroyable que quelqu’un faisant soi-disant des études à propos du langage (et surtout au stade où j’en suis) ne s’y soit pas plongé avant, mais c’est ainsi. Eh bien je trouve ça vraiment pas intéressant. D’abord, c’est excessivement chiant à lire, et ensuite, je peine à en tirer grand chose. Mes études ces dernières années m’ont poussé à penser qu’il était très contestable, mais elles commencent à être (malheureusement) assez loin pour que j’aie oublié le détail des critiques à faire de ses travaux, à part les aspects les plus généraux ; je m’y remets à petits pas. Et j’ai le plus grand mal à voir l’intérêt de ce qu’il fait. Je n’aurais peut-être pas dû commencer par Structures syntaxiques, qui est son premier (et date déjà de 1957, un bail…), mais c’est ce que j’avais sous la main. Son analyse paraît un progrès par rapport aux descriptions linguistiques (du moins grammaticales) précédentes telles qu’il les présente en tout cas, mais je ne vois pas en quoi ça fait avancer d’un pouce la compréhension du langage chez l’homme. Tout ça, quoiqu’ayant sa place dans l’histoire, me semble bien inutile.

Quelle différence avec La Structure des révolutions scientifiques, le livre de T.S. Kuhn que j’ai lu précédemment : lumineux. Première tentative à ma connaissance (lacunaire cela dit) pour montrer, en matière d’histoire des sciences, que « le monde » n’est pas ailleurs que dans le regard qu’on porte sur lui. Ça n’a évidemment pas beaucoup de points communs avec le sujet dont traite Chomsky, mais si le premier m’a beaucoup donné à penser (c’est tout ce que je demande), l’autre ne me provoque que maux de tête et ennui profond.