Hier soir, sorti boire quelques bières avec Ermold et Marc Ausone ; où j’ai refait une critique du manque de radicalité visuelle de Crash. Lorsque je suis rentré vers cinq heures, j’avais sur le répondeur un message du directeur de l’IUT de Saint-Nazaire à propos d’un poste d’ATER ; d’après Ermold, c’était un bon signe, et je ne me voyais pas rester chez moi toute la soirée à bâtir des supputations. Ce à propos de quoi j’aurais d’ailleurs eu tort : j’ai appelé ce matin, il s’avère que c’est juste une petite enquête préliminaire avant l’étude des dossiers de candidature par la commission. Du coup, toujours sans motivation, je me suis recouché jusqu’à midi. Il y avait possibilité que je parte aujourd’hui avec Ermold à Lille chercher des vidéos à Heure Exquise, mais ça ennuyait Marie-Charlotte de voir des gens débarquer chez elle à Paris, j’ai donc été disqualifié — paraît-il, elle a trop de travail.
Par ailleurs, Ferni a été reçu premier sur le poste de maître de conférences, et, m’a-t-il dit, un peu grâce à moi, puisque c’est sur la grammaire générative qu’ils ont essayé de le coincer (sujet sur lequel il ne connaissait, lors de l’entretien, que ce que je lui en avais raconté samedi chez maître Yoda).
En partance pour Paris et Lille, Ermold m’a appelé pour savoir comment s’était passé mon entretien téléphonique ce matin ; il a jugé que j’avais été mauvais. Ensuite, mini-concert de Loïc à la FNAC, où étaient surtout des amis (et la petite fille de Katerine, assise au premier rang, rigolote). Première fois que je voyais Mathix jouer avec lui ; il a un air gauche, vaguement malhabile, mais c’est un bon bassiste — j’ai toujours aimé son jeu, à la fois fin et bourrin quand il le faut. Il était très concentré. La basse apporte une épaisseur nouvelle à la formation. Peu de morceaux que je ne connaissais pas, mais des innovations, certaines parties de violons de Philippe (peu à l’aise à la guitare sur les premiers morceaux), une ou deux parties instrumentales de fin, et le dernier de la setlist, joué de façon plus intense et moins dramatique qu’auparavant. Une bonne prestation. Loïc se révèle de plus en plus bon chanteur, il a même tenté (sous les encouragements de Marko) l’audacieuse chanson semi-classique du premier album, que nous n’avions encore jamais entendue en concert. Voilà qui m’a redonné de l’énergie pour le reste de la journée. Du coup, avant de rejoindre tout le monde au café, j’en ai acheté des disques : le nouveau Pavement, qui vient de sortir, un album de collaboration entre Tortoise et The Ex (pour un petit label hollandais qui a pour principe d’inviter les groupes à leur composer et enregistrer une demi-heure de musique, de façon improvisée, en les enfermant deux jours dans un studio à Amsterdam), et, en fouinant dans les bacs à prix réduit, Movement, le premier New Order, et un vieux Sebadoh de la période sévèrement lo-fi que je n’avais même pas en cassette. Puis invité à dîner chez Philippe et Emmanuelle, avec Joris et Stéphanie. Philippe nous a fait goûter d’un rhum préparé plutôt ardent, rapporté de la Réunion il y a quelques années, tellement parfumé qu’on ne peut plus guère dire ce qui a pu entrer dans sa composition. Pour finir, eux sont allés faire un tour chez Matt, juste à côté, qui avait invité tous les présents de l’après-midi, mais j’ai préféré me défiler pour ne pas me coucher trop tard ou les veines saturées d’alcool : voilà dix jours au moins que je n’ai strictement rien fait pour ma thèse.