Continué d’apprendre notre chorégraphie. C’est amusant, contrairement à ce qu’on était tous enclins à penser au départ ; et se dépenser de la sorte est même agréable — c’est d’ailleurs vachement fatigant ; je me suis même blessé au talon d’Achille à la fin de la répé, en faisant une extension trop brutale. Ces derniers temps, je reprends contact avec mon corps, depuis longtemps ignoré : j’y trouve du plaisir. On finit même par oublier qu’on exécute des figures volontairement crétines sur un vieux tube hyper 80s de Duran Duran (« The reflex »). On se prend au jeu, et c’est sympa ; et drôle. En revanche on n’est pas très bons, et Mady désespère parfois un peu (et rigole pas mal). On a fini par maîtriser à peu près correctement l’ensemble des mouvements ; mais restent de gros problèmes de placements – quand on arrive à être ensemble. On se déporte tellement par rapport à notre position de départ que Père va avoir du mal à nous garder dans le cadre (on a d’ailleurs peu d’informations sur la manière dont Joris compte tourner). Mais ce sera sans doute hilarant, c’est déjà ça. Et puis le courant est très bien passé entre Madeleine et les membres du groupe qui la connaissaient peu ou pas, comme Fred Bernard ou les Mathieu(x) ; on était tous à guigner les hochements de tête approbateurs de notre professeure, très patiente, et pourtant souvent écroulée de rire sur sa chaise à nous regarder nous emmêler les pinceaux.
Père est venu nous filmer pour qu’on ait une idée de ce que ça donne. C’est un homme à femmes ce Stéphane, il était encore avec une nouvelle fille, que nous ne connaissions pas ; ou alors c’est la caméra. Bien sûr, il ne faut pas l’ébruiter, il ne s’agissait pas de sa copine (en titre). Mais je ne comprends pas pourquoi il est si peu discret, s’il veut que rien ne parvienne aux oreilles qui en seraient blessées ; ça ne pourra pas durer éternellement. Pour le moment, jongler avec tous ces noms est un jeu qui nous amuse. Cela dit, même si la variété a du bon, et que le succès est chose plaisante, ce n’est guère ma conception de l’amour.