Soirée avec Chepe, qui m’avait demandé il y a quelque temps de lire le mémoire qu’il rédige sur Pierre Reverdy ; je suis étonné de la qualité, sur la longueur, de son français écrit. Je savais déjà qu’il parlait presque comme un natif (à notre première rencontre, j’ai même mis un certain temps à saisir qu’il était étranger), mais à part quelques hispanicismes dans les tournures, il ne fait presque pas non plus de fautes à l’écrit ; pour ce qui est, en revanche, d’être d’accord avec le fond de son travail, c’est autre chose… mais c’est un littéraire.
Sortir un dimanche soir c’est inhabituel, mais c’est qu’il repart dans quelques jours chez lui, pour rendre son travail à ses profs à Saragosse. C’est aussi une occasion d’essayer des lieux inhabituels. On avait d’abord penché pour la Maison du Change, mais c’était fermé ; donc, report sur le Buck Mulligan’s, rue du château, seul vrai pub irlandais de la ville sans doute, où un petit ensemble de violons et bodhrans jouait dans un coin, visiblement en habitués, puis chez lui où, avant de dîner à une heure espagnole, on a terminé le travail autour de bières et de chorizo de patata, avec de fréquentes digressions sur la thèse qu’il compte entreprendre sur le poème en prose, la musique ou l’écriture : il a d’ailleurs commencé une traduction de Baise-moi — mais qui n’a pas rencontré grand écho chez ses compatriotes éditeurs. Autre façon d’écrire.