Vendredi printemps

A écouter les commentateurs politiques, il semble acquis que « la gauche » va passer aux élections de dimanche. Tout en sachant que sous ses discours charmeurs se cachent des projets pas bien différents de ceux de la droite — sur les grandes questions, on ne ferait pas passer une feuille de papier à cigarette entre leurs idéologies (c’est pourquoi je n’irai pas voter) — je ne peux me retenir d’être content ; je déteste trop les autres. Je me laisse avoir par les apparences, je le sais, mais je ne peux m’en empêcher. Puisque les élections ne servent presque à rien, les clefs du pouvoir réel étant dans bien d’autres mains (qui ne rendent pas de compte aux peuples) que celles des politiques, mieux vaudrait que ce soit une droite bien dure qui gagne : pour qu’on ait une chance d’aller s’exprimer une bonne fois pour toute dans la rue, sans ce filtre affadissant des élections, qui empêche les vrais conflits d’éclater. Si c’est la gauche qui se retrouve lundi au pouvoir, il est à craindre que ça refroidisse les ardeurs revendicatrices — et elle le serait pour cinq ans.