Lundi 21 juillet

De retour à Nantes hier dans la soirée. Après qu’Arnaud nous a eu quitté vendredi en fin d’après-midi, on a eu assez peu de temps seuls Joris et moi, finalement. J’appréhendais un peu les deux jours passés avec Arnaud (l’année dernière ça s’était très bien passé — mais il y avait Sophie, qui est facile à vivre) : ils se sont révélés très agréables, au point que j’étais déçu quand il est parti. J’ai vraiment aimé sa compagnie. On a eu des activités simples, jouer au badminton, scier du bois, aller à la plage, écouter de la musique et parler. Comme Xavier, il ne se livre pas beaucoup, mais sa grande intelligence rend tout échange riche. J’ai parfois l’impression qu’on n’est pas assez drôles, et m’en attriste, mais ce n’est peut-être pas dans nos natures. Et avec presque n’importe qui, je crains de manquer de naturel sur le long terme. Le jour où Marco Pantani a gagné l’étape de l’Alpe d’Huez, j’ai pris des notes, pour essayer d’écrire plus tard une nouvelle sur le Tour de France ; qui l’aurait du moins pour toile de fond.

Joris en revanche a fini par m’énerver, avec cette manière qu’il a eu de parler sans cesse des filles ; mais quelle obsession ! Il n’arrivait pas à se contrôler, et débitait toutes les dix minutes les mêmes balivernes fantasmatiques sur telle ou telle, à peine aperçue à la plage, qui lui semblait timide et lui conviendrait parfaitement comme copine. C’était un peu pathétique. Je n’en laissais rien paraître mais j’étais moi aussi tourmenté par ce genre de sentiments (avec cette peur, qui commence à se faire panique, de ne rencontrer personne et de rester seul).