Samedi 16 août 97

Hier soir vu Goodbye South, Goodbye, de Hou Hsiao-hsien au Katorza ; on était six dans la salle. On m’avait beaucoup vanté les mérites de ce film, mais il m’a moins intéressé que le dernier Wong Kar-wai que j’ai vu (mes deux camarades étaient d’accord), et je me suis un peu ennuyé. Il y a une belle fluidité dans la manière de filmer, mais ça s’étire beaucoup. Des critiques l’ont décrit comme un film sur (et contre) le capitalisme, et c’est vrai qu’on y parle beaucoup de gagner de l’argent, d’aller investir à Shanghai (ça se passe à Taiwan), et que les personnages n’ont pas une grande réussite ; ce sont des petits malfrats sans envergure, pas tous d’une grande intelligence. Ils sont englués dans une situation à laquelle ils n’arrivent pas à échapper, et la tentation est parfois grande de se réfugier dans l’infantilisme. Ils passent leur temps au téléphone[1], et se déplacent beaucoup (il y a de longues séquences où on les voit juste voyager ; en train, en voiture ou à moto), mais sans grand résultat.

J’étais euphorique, comme presque chaque fois que je sors avec Ermold et Marie-Charlotte. Le matin j’avais décliné l’offre de Mathieux d’aller rejoindre pour 24 heures Joris à Méliniac (il y est avec une copine — une amante sans doute, peut-être appelée à devenir plus), mais je ne regrette pas ; comme j’ai aussi écrit trois pages de ma petite nouvelle fantastico-médicale dans l’après-midi, ça a été dans l’ensemble une excellente journée.

DANSONS !

[1] Comme dans la plupart de films chinois que j’ai vus récemment, ils ont tous leur portable, et ça sonne sans arrêt. Dans le genre, j’ai aussi préféré Mahjong d’Edward Yang, quoiqu’il soit plus « classique » (plus proche de mes propres références peut-être).