23 décembre (un mardi)

Je comptais travailler ce matin, mais je n’ai pas réussi à me lever avant dix heures et demie passées ; j’avais mis mon réveil à neuf heures, mais que voulez-vous ? j’ai un mal incroyable à sortir du lit avant mes neuf heures de sommeil. Je n’étais pas en forme, j’ai fumé une cigarette à poil debout face à la fenêtre (indice d’un jour non-productif et déprimant), puis glandouillé devant des feuilletons ineptes et américains à la télé avant de me masturber sans envie et d’enfin prendre une douche : ça aussi, c’est un signe ; je ne peux commencer une journée sans prendre une douche pour me mettre les idées en place, couper avec la nuit : et rechigner à me mettre sous l’eau, ce n’est jamais bon. J’ai continué par la lecture d’un peu de Gagnepain au hasard, puis je suis descendu chercher le courrier, et ai terminé la matinée à feuilleter le numéro des Inrocks qui vient d’arriver, l’habituel numéro de fin d’année, récapitulation des douze mois écoulés, avec les palmarès, les choix de la rédaction : chose qui m’intéresse à vrai dire fort peu depuis quelques années. Il faudrait maintenant que je me fasse à manger, mais c’est là non plus sans envie. On peut donc être à peu près sûr que l’après-midi se passera en déprimante digestion vautré dans un fauteuil sans rien faire, ni mettre le nez dehors.