Dimanche soir, au Pont

Bon concert de Loïc (que je voyais pour la première fois avec Philippe, au violon et à la guitare). Pour le reste, rien de transcendant, comme il fallait s’y attendre. Il n’y a pas de raisons que la moyenne des groupes soit meilleure aujourd’hui que lorsque La Musique jouait. L’après-midi, une convention pas terrible de petits labels, où je me suis ennuyé. Mais c’était distrayant de se retrouver une journée à Redon, petite ville avec des bâtiments trop grands pour elle (une église ancienne, de longs hôtels XVIIIe siècle dans le style de ceux de Rennes, des quais sur la Vilaine). Une ville où, j’imagine, on ne met les pieds que si on le doit[1].

Nuit longue ensuite dans la maison des parents de Clément, avec Arnaud, avec une extraordinaire petite poire autrichienne. Écouté avec attention les chansons que Clément vient d’enregistrer à Toulouse (de bonnes choses, mais les choix faits vont parfois dans un sens qui affadit ce que j’avais aimées sur les démos ; et il ne chante pas beaucoup mieux) ; l’album de Loïc, dont Arnaud a trouvé qu’il était plus l’œuvre d’un auteur que d’un réel musicien, puis les cassettes de Marko. Et c’est là la découverte : ce qu’il fait est bien ; c’est même puissamment original. Il y a un vrai engagement personnel dans ce qu’il fait, ça le démarque nettement des chansonnettes de loisir de la plupart des groupes, même ceux composés de post-adolescents mal dans leur peau et qui estiment que ça fait d’eux des artistes (mouvement naturel sans doute, auquel j’ai assez participé). Et il y a une utilisation très intéressante de la batterie et des percussions, qu’il joue lui-même (c’était le batteur de Bad Wound après tout) — peut-être inspirée du Pink Floyd de l’époque Syd Barrett. Bon, dommage que ses textes soient en anglais : il est de ceux qui craindraient de trop se dévoiler en français. Dormi ensuite dans le bureau de la mère de Clément, déjeuner avec les parents ce midi, chez qui je l’ai convaincu de venir parce que ça leur fait plaisir de voir de temps en temps nos vieux copains (je note qu’il n’avait pas mis de slip ; je le note simplement parce qu’il m’a fait promettre de ne pas le répéter), puis après-midi chez Adeline et Fred pour voir le dernier match du Tournoi des Cinq Nations (la France lamine le Pays de Galles 51 à 0 et remporte son second Grand Chelem consécutif) ; resté tard. Harpo et Groucho vont bien, ils ont encore beaucoup grandi, et sont de plus en plus expressifs. Comme ils me font envie !

[1] Et le maire en est le puant Alain Madelin, chevalier blanc de la liberté, qui prend dans la poche des pauvres pour donner aux riches. Un de ceux qu’on enverrait au poteau avec le moins d’hésitation.