Samedi 25

Légère cuite au Saguaro hier soir : exactement mon désir. Par moments j’avais l’impression d’être si saoul que j’étais sûr d’être malade dans la minute, et l’instant d’après, plus rien n’en subsistait ; je me suis néanmoins levé seulement à midi aujourd’hui, et ai eu le plus grand mal à mener à bien la moindre activité. Ermold n’est pas venu. Mieux valait, son ex était là, en compagnie de la tribu Radulphe-Adalard. J’étais content de la voir ; une fille sympa, mais dont la beauté renversante me la rend difficile d’accès. Broerec et Paul étaient là eux aussi, et j’ai fini par m’installer à leur table. Vers la fin, arrivée des Mathieu(x), qui m’annoncent la mort de Tom Cora il y a quelques jours : le violoncelliste que j’avais vu malade à l’Olympic fin mars avec le groupe Roof ; c’est étrange de songer qu’il aura joué jusqu’au bout : le souhait, sans doute, de nombre d’artistes (« Moi je veux mourir sur scèneuu devant les projecteurs »).

En début d’après-midi, à Vent d’Ouest dans le but d’acheter quelques uns des livres dont j’ai appris l’existence jeudi ; les libraires étaient accortes, l’une d’elles portait L’eau d’Issey, d’Issey Miyake, le parfum de Sonia, sans doute sous mon influence involontaire ; aussi celui de Virginie Radulphine. L’existence m’a paru agréable, depuis l’espace voilé de la gueule de bois où je me tenais pelotonné. Également trouvé un livre sur Jünger en furetant parmi les rayons, dont je doute qu’il puisse être celui que je cherchais dans mon rêve. Vers six heures, Paul et Marie-Charlotte ; je leur offre le thé.