Mardi 9 juin 1998, Nantes

Lu Truismes, le roman de Marie Darrieussecq, la cousine de Sonia ; celui dont on a fait tout un foin à sa sortie fin 1996. Pas mal. Il y a un petit côté mode — dans l’air du temps — avec cette narratrice un peu cruche, qui ne comprend pas grand-chose à ce qui se passe autour d’elle et accepte ce qui lui arrive (d’une façon moins sèche que Gregor Samsa, moins extraordinaire) ; avec cette candeur, qu’on retrouve couramment dans les romans français aujourd’hui, j’ai l’impression. L’aspect symbolique du roman, qui ne se dévoile que peu à peu, est développé de façon assez subtile, et les interprétations possibles en sont multiples, même si une opposition entre un côté humain et un côté animal dans l’homme est philosophiquement peu novateur maintenant (est-ce pour autant peu signifiant ? Je ne sais pas). Je n’aime pas trop le côté un peu poussé de l’anticipation. Ces derniers jours, lu aussi des nouvelles de jeunesse de Rilke, dont beaucoup m’ont paru chiantes et superficielles ; de vraies « œuvres de jeunesse » (mes productions actuelles sont peut-être du même tonneau).