Méliniac, jeudi 2 au soir, tard

Resté un peu dans le salon alors que Joris était parti dormir, j’ai lu quelques nouvelles de Maupassant, puis feuilleté ses bouquins sur le théâtre, domaine bien plus propre à m’intéresser que je n’aurais pu le croire il y a peu encore (les discussions avec lui sur ce sujet, quoique souvent houleuses, sont passionnantes). Dans le Petit Organon pour le théâtre de Brecht, trouvé ce passage qui me plaît beaucoup :

 

« 5

  Même lorsqu’on parle d’un genre élevé et d’un genre bas de réjouissances, l’art vous oppose un visage de glace, car il souhaite se mouvoir à un niveau élevé et à un niveau bas, et être laissé en paix si, de la sorte, il réjouit les gens.

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  En revanche, il existe des réjouissances faibles (simples) et fortes (complexes) que le théâtre peut procurer[1]. Ces dernières, auxquelles nous avons affaire dans les grandes œuvres dramatiques, atteignent leur intensification comme l’acte sexuel, par exemple, l’atteint dans l’amour ; elles sont plus ramifiées, plus riches en médiations, plus contradictoires et plus riches de conséquences. »


[1] Valable à mon avis pour tous les arts, et c’est pour ça que le propos me plaît.

Il ne faut pas vouloir tout baser sur le sérieux : il a trop de risque alors de s’appeler pontifiant.