Un peu malade depuis hier soir. À la fin de la fête chez Mathieu, j’ai emprunté Spirit of Eden de Talk Talk, que Mathix avait oublié en partant (encore plus que tout un chacun, il oublie des trucs en partant). C’est un album qui date de 1988 déjà, et qui est constamment passionnant, avec ses longues plages méditatives, qui montent de façon très lente, sa structure très éclatée — et le premier morceau qui dure plus de 22 minutes : ce qui en faisait à l’époque, époque du retour de la pop song en trois minutes, une curiosité vaguement monstrueuse. Mais Talk Talk a toujours été un groupe à part ; et notamment un des premiers à suivre une évolution vers plus de recherche et d’exigence et — par voie de conséquence — de confidentialité (on a commencé à les connaître par de très gros succès au milieu des années 80, « Such a Shame », « It’s My Life », etc. même s’ils avaient déjà un cachet très personnel parmi les autres groupes – en partie à cause de la voie d’otarie trépassante de Mark Hollis). Aujourd’hui, avec le retour à la mode de tout ce qui est expérimental, c’est peut-être plus fréquent. Je n’en réécoute en tout cas qu’avec plus d’attention le disque solo de Mark Hollis sorti l’an dernier. Je mets vraiment un temps fou à découvrir les disques, à m’en imprégner.
Pour travailler, je passe aussi beaucoup les albums de Coltrane que m’ont offert Joris et Madeleine à Noël.