Bon, c’est nul, mais on le fait quand même. Pour Angoulême. Mercredi soir, Benoît m’a dit qu’il n’était plus sûr de venir, et il a confirmé sa défection hier. Arnaud, mais il fallait s’y attendre, a dit non lui aussi. Du coup, Joris et moi, ça nous a fait trop chier d’y aller qu’à deux. De faire tout ce trajet, dépenser tout cet argent pour être seulement trois (et encore pas tout à fait, puisqu’il doit y avoir aussi le cousin de Greg : ours comme on est, c’est un point négatif) ; seulement comme c’est un peu court de dire ça pour justifier notre annulation, un peu dégueulasse pour Greg, il fallait inventer un mensonge. On a bâti un truc fumeux comme quoi on n’avait pas de voiture. Fumeux mais crédible… Je ne suis pas fier. D’autant que je ne me suis même pas senti la force de mentir moi-même et que j’ai délégué ça à Joris : encore plus nul. Incapable d’assumer ses mauvaises actions… Je déteste mentir. Je voudrais que tout puisse être toujours clair ; sans double-fond. Je ne sais pas assumer ce que je sais outrepasser les règles que je me suis fixé. Mais que parfois je passe quand même. Quelle misère… Pitoyable. Pour un peu maintenant, je reviendrais sur notre décision, je me persuade que ce ne serait pas si terrible d’y aller (et c’est vrai — seulement moins bien que ce qu’on avait projeté. C’est ça le problème, il ne faudrait pas tant projeter. Ça éviterait les déceptions ; et d’avoir à se dédire comme on le fait là) ; mais c’est Joris qui n’est plus d’accord. Me voilà forcé à accepter mon acte, quand, alors qu’à mesure que l’échéance approche, je serais de plus en plus près à n’importe quoi pour revenir dans le « droit chemin ».
C’est moi qui ai appelé finalement. J’ai exagéré simplement le rhume que j’ai depuis quelques jours ; j’ai exagéré la fièvre. Ça n’a pas été facile quand même ; pas facile du tout. Et Xavier était très déçu. Enfin j’ai quand même pris mes responsabilités, quoique ce ne soit pas pour bien glorieux…
Soirée chez Chepe, avec lui ; à boire du Rioja.