Levé tard, et commencé la journée par une bonne heure de lecture : j’ai fini le roman américain que j’avais entamé il y a quelques jours ; un gros livre vigoureux et volontaire, sombre drame sanglant autour du trafic de la drogue et d’un ancien boxeur dans un quelconque coin paumé montagneux du sud des États-Unis, un de ces livres qui se lisent bien, et d’autant plus vite qu’on a du mal à en décrocher : celui-ci n’était cependant pas dépourvu d’une certaine minutie stylistique (Les Chiens de Dieu, de Pinckney Benedict). Tout ça en caleçon dans mon fauteuil, en buvant du café et fumant clope sur clope (je fume vraiment beaucoup en ce moment ; déjà hier soir, j’avais du mal à ne pas en allumer une avec le mégot de la précédente). J’ai également parcouru une chronologie détaillée de la vie de Fernando Pessoa, et lu en fin d’après-midi le court roman de Sylvain : correct, mais sans grand intérêt. Aussi vite lu, aussi vite oublié — et avec de ces afféteries de style qui sont la marque trop nette d’une jeunesse qui se veut brillante et tombe à côté de la plaque ; ça n’a l’air de rien, mais c’est significatif. Ce soir, je comptais avancer la reprise de vieux cahiers de ces notes, et épuiser un peu ce que j’ai à dire sur Le Temps retrouvé, mais Grégory (à nouveau revenu d’Angoulême ce weekend) m’a proposé de sortir, et on est allé boire quelques bières au Buck Mulligan’s, rejoints par Cédric lorsqu’il a été sorti de son travail. Je reprendrai plus tard (en espérant que ce ne soit pas trop refroidi ; déjà je sens que mon sentiment sur le film a changé ; j’ai tendance à en gommer les défauts qui m’ont paru si désagréables lors de la projection). Cédric nous a raconté en détail ce que c’était d’être responsable seul d’une page entière de quotidien, ce qu’il a souvent fait, à Ancenis ou Chateaubriant.