Mercredi 26 mai 1999, Nantes

Lu « Quelque part ailleurs » (Koko yori hoka no basho), une très bonne nouvelle de Kenzaburô Oe, dans le second recueil que Joris m’a offert : sur le renoncement d’un jeune homme à ses rêves, face à l’inéluctabilité du quotidien (et du couple). Pour le reste, toujours autant de mal à travailler ; je ne sais toujours pas par quel bout prendre les choses. J’ai commencé à reprendre en détail Le Rationalisme appliqué de Bachelard, pour « méditer » dessus, en prenant des notes sur l’ordinateur, mais tout est très flou. Et l’ampleur de la tâche si monumentale ! Je ne sais même pas si j’adopte le bon plan de bataille — enfin, quand on part avec aussi peu d’allant, je ne sais pas si on peut sans rire employer le terme de bataille. Ce n’est pas que ce travail me déplaise, mais il y a cette éternelle impression de n’être pas assez intelligent pour le mener à bien…

J’ai lu dans PIL’ une mauvaise critique du Temps retrouvé, par Marc Ausone : je suis heureux d’avoir trouvé un comparse (il fait par ailleurs remarquer la présence de Robbe-Grillet dans le film ; je n’étais pas sûr de l’avoir bien reconnu. Si j’ai bien compris, il joue le rôle de Swann — vieux, donc — qui apparaît quelques instants dans une scène de foule. Je n’aurais pas imaginé un instant que Swann fût barbu).

Pourquoi y a-t-il si peu de gens dans ces notes ? J’aurais par exemple pu parler de ma rencontre avec Sonia hier. Voilà peut-être toute la différence avec la littérature… une chose dont je ne me sens vraiment pas le courage.

(Première soirée de vrai mai, où l’on peut rester jusqu’à deux heures du matin en chemise). Très bonne soirée en terrasse au Bouffay avec Broerec, Chepe, et de ses amies espagnoles ¡ Hasta mañana !