Mercredi 2 juin 1999, Nantes

Un passage de « L’idiote », de Sakaguchi, qu’on dirait avoir été écrit pour mes comparses et moi :

« Journaliste et réalisateur de films culturels, il n’y avait pas plus vils métiers. Ces gens-là ne voyaient qu’une chose : la mode du jour ; toute leur vie se bornait à essayer de ne pas rater le coche. La quête de soi, la personnalité, la créativité, ça n’existait pas dans ce monde-là. Pour parler, ça oui, on était bien plus fort que les employés de bureau, les fonctionnaires ou les maîtres d’école ; l’individu, l’être humain, la personnalité, la créativité, on s’en gorgeait au moindre propos. Mais ce n’étaient que des mots vides de sens, des absurdités qui ramenaient la souffrance humaine au fait de courir les filles, de claquer tout son fric, et de se réveiller avec la gueule de bois. »