Jeudi 15 juillet 1999, Nantes

Tante Odette est morte ce matin à cinq heures, Maman m’a appelé pour me l’apprendre ; elle l’a vu hier, et elle avait le souffle court et le râle d’une mourante. Elle était méconnaissable, portant déjà son masque mortuaire. A part les gens de l’hôpital, Maman était la seule personne qu’elle voyait (ou peu s’en faut). Je continuerai d’écrire Nantes au haut de ces pages, mais ce sera bientôt d’un autre endroit.

Passé à la fac récupérer les disquettes d’installation du modem d’Ermold, que Yoda y a déposés pour moi. Discuté avec Guillaume Taurifer de son projet de nouveau classement pour Internet, qu’il a presque terminé ; ça m’a l’air très bien. Aujourd’hui, c’est son avant-dernier jour : il démissionne. Ensuite acheté des livres à Vent d’Ouest, notamment le Vocabulaire de philo de Lalande — paraît-il une référence (c’est le libraire qui me l’a conseillé) ; c’était cher, mais ça me servira de toute façon (je voulais juste un petit truc qui puisse me permettre d’avoir sous la main une explication des principaux concepts philosophiques quand j’en ai besoin, mais il n’avait pas ce à quoi j’avais pensé, et tous les petits précis du même acabit qu’il m’a montrés n’avaient pas l’air bien terribles — des trucs pour la philo de terminale : c’est-à-dire pour pas grand-chose[1].

[1] Ce n’est pas d’hier que je pense que la philo en terminale est une connerie ; du moins comment elle est enseignée en général. De toute façon, cette discipline a aujourd’hui un statut indu — et on cherche finalement moins à en faire une « science » (ce qu’elle n’est pas, étant même en quelque sorte son contraire) qu’un genre de succédané laïc de la religion.