Jeudi 5 août, Nantes

J’ai rencontré Jérôme et Marie en faisant mes courses ; ils sont descendus passer un peu de temps dans le coin, on a convenu de se voir la semaine prochaine. Pour le reste, je me suis rendu compte à feuilleter un manuel d’histoire de la philosophie, embarqué au hasard pour mon trajet en bus jusqu’au garage cet après-midi, que mes conceptions des écoles épistémologiques étaient assez brutales : tout ramener à une opposition entre réalisme et épistémologie bachelardienne est même carrément léger. Je persiste à penser qu’elle n’est pas invalide — dans le cadre de mon travail[1] — mais il faut penser que mes lecteurs n’en penseront peut-être pas de même : et je manque d’arguments pour les en convaincre. D’ailleurs Bachelard lui-même, dans Le Rationalisme appliqué, présente un schéma qui met à distance de ses positions aussi bien le réalisme que l’idéalisme… Me saute à la figure sans cesse ma méconnaissance.

[1] Mais c’est aller un peu vite de mettre en avant la première parce que c’est (peu ou prou) celle défendue par Chomsky et le cognitivisme « orthodoxe », quand il s’agit justement de mettre en place les conditions d’une étude épistémologique de ses théories — qui ne devrait donc, idéalement, pas les englober déjà.