Grosse journée de lose. Pourtant commencée par un travail plutôt satisfaisant (mais hier soir, j’étais persuadé que jamais je ne pourrais finir en temps cette putain de thèse : pour septembre 2000 — et je ne suis pas revenu sur cette idée). Mais cet après-midi, je suis passé au Pont pour déposer les chaises de jardin que j’avais toujours dans le coffre de la Saxo depuis lundi, et passer par Hyper U faire des courses. Au moment de quitter la maison, j’ai claqué le haillon pour fermer le coffre et la vitre arrière a explosé. Littéralement explosé. Je n’avais jamais vu ça. Des petites particules de verre de couleur vert d’eau répandues partout. Quelle chiotte. J’avais bien claqué le haillon du coffre, mais je l’ai déjà fait des milliers de fois : s’il suffit de ça pour péter une vitre… J’étais super énervé, et je ne savais pas quoi faire (d’autant qu’il pleuvait par intermittence depuis une heure). Déjà, niqué pour les courses. Ensuite, j’appelle Maman à Méliniac, je lui explique, et lui demande quoi faire, je n’y connais rien. Son garagiste agréé est en vacances… Je prends les Pages Jaunes, le téléphone, et m’entends dire qu’il faut que j’aille jusqu’à l’autre bout de l’agglomération. Madeleine n’est pas là : donc rien d’autre à faire que d’y aller, et de rentrer ensuite en bus chez moi. En espérant que le concessionnaire ne soit pas installé trop dans la zone — en espérant aussi que je trouverai sans difficulté : je ne vais jamais dans ce genre d’endroit, c’est l’occasion, pour mon sens de l’orientation, de me faire défaut. Une fois sur le périphérique, la situation commence plutôt à m’amuser (tellement c’est nul), et mon côté fataliste me sussure qu’il y a toujours à apprendre de ce genre de conneries, que ça me sort de mon petit univers. Sauf qu’une fois là-bas, le type n’est pas sûr que ça puisse passer dans la garantie, le bris de verre n’en fait pas partie normalement. Maman m’a bien souligné qu’il ne fallait surtout rien payer, que ce n’était pas normal (et je suis bien d’accord, même si je ne peux m’empêcher de me sentir tout de même responsable), mais : ai-je été assez ferme face au type ? Bien sûr, c’est en attendant le bus une fois laissée la voiture que je me suis dit ça (et je n’avais pas de clopes, et juste de quoi payer un ticket). Pour passer mon dépit de cette journée minable, je me suis arrêté à la FNAC au retour, et j’ai acheté plein de disques. Un vieil album de Lee Hazlewood réédité par le petit label de Steve Shelley, les thèmes de James Bond[1], Forever Changes de Love, des remixes de Mogwai, dont un par My Bloody Valentine[2]. J’ai signé n’importe quoi sur le chèque. Et à peine dépassé le Palais de Justice, l’orage qui menaçait a éclaté enfin, je me suis retrouvé sous une averse hyper violente, et trempé jusqu’aux os bien avant d’arriver chez moi. Il est maintenant neuf heures et quart. Je ne me suis toujours pas remis au travail.
[1] Je suis toujours un peu à la traîne : jamais je n’aurais acheté ça il y a encore un an. De toute façon, c’est râpé, jamais je ne serai à la pointe en matière de goût.
[2] La seule activité de Kevin Shields sous ce nom depuis des années maintenant.