3.VIII.99

Une borne d’incendie d’un rouge

terne

la pelouse drue

a quand même besoin d’arrosage

au fil de mes pas

de lourds tilleuls desquamés

me pilonnent l’estomac.

Parfois sur cette route

je tangue,

lorsque j’ai trop bu

aujourd’hui c’est ma tête

qui ne veut plus penser

je suis à fleur de mes yeux

nulle image nulle chanson nulle gloire rêvée

n’amoindrit le choc

élastique

des semelles

par endroits le bitume

porte les traces

des mâchoires

d’acier

des machines :

c’est l’été, la ville est en travaux.

Comment trouver sa place

dans un monde qui souffle

d’en demander trop ?

Comment suivre

guidé

par l’insatisfaction

— si ce n’est précédé ?