Jeudi 18 mai 2000, Nantes

Très mou encore. L’après-midi à Saint-Nazaire pour surveiller un examen — avec la voiture de Mathieux, c’est le fait le plus marquant. Mathieux avec qui j’ai passé deux heures à discuter chez moi ce soir. J’ai refusé de sortir parce qu’on avait convenu, Florence et moi, qu’elle appellerait mais je suppose que ce simple fait aura comme résultat qu’elle n’appellera justement pas — en tout cas, il est plus de dix heures et demie, et elle ne l’a toujours pas fait.

Et je viens d’appeler chez elle pour laisser un message sur son répondeur, et au bout d’une dizaine de sonneries, une voix de femme inconnue a répondu, et a dit que Florence lui avait demandé de le débrancher. Je me demande qui peut être cette personne, mais je ne peux m’empêcher d’y voir de sa part une volonté de maîtriser qui et quand elle appelle. Ma paranoïa qui pointe son nez à nouveau[1].

[1] Mercredi soir, grand accès de jalousie envers Yvan, lorsqu’il m’a lâché « Florence m’a appelé, il paraît qu’elle part à Paris, qu’elle a trouvé un boulot là-bas comme vendeuse ». Je ne lui ai répondu qu’évasivement, sur un ton sec, et ne lui ai d’ailleurs plus adressé la parole de la soirée. Ainsi lui aussi, elle l’a appelé. La même jalousie mardi soir lorsque, le croisant place Sainte-Croix, j’ai remarqué qu’il portait un T-shirt Tricatel — comme par hasard, Florence est fanatique de Bertrand Burgalat. Mais je suis d’un tempérament affreusement jaloux, je peux tout autant l’être de Joris, de Loïc ou d’Ermold (sans rapport avec Florence, je veux dire).