Lundi 15 septembre 1997, grande ville

Vingt quatre heures que je suis malade : j’ai attrapé froid samedi soir à une fête inutile censée célébrer les vingt-six ans de Victoria. En rentrant de travailler, je me suis effondré sur mon lit, et n’ai été réveillé par la sonnerie du téléphone qu’à sept heures moins le quart, encore fiévreux (je n’ai pas de médicaments, et je ne sais pas pourquoi je ne suis pas allé en acheter). J’ai couru chercher des cigarettes, parce que malgré tout je ne peux m’empêcher de fumer, et la pollution m’a vraiment pris à la gorge. Pourtant, il n’y avait pas tant de voitures que ça dans les rues ; mais ça m’a rendu à moitié malade. Il y a une semaine ou deux, la ville de La Rochelle a tenté l’expérience d’interdire toute circulation automobile individuelle dans son centre-ville. Il y a sans doute de l’esbrouffe médiatique dans une telle opération, mais elle a permis de montrer que les taux de pollution avait diminué de 75%. Le monde n’a pas à être parfait ; mais comment peut-on supporter de telles conditions d’insalubrité sans rien dire ?

Ce soir, Joris devait venir ici pour qu’on regarde ensemble Baisers volés de Truffaut et Les sept samouraïs, mais il n’a pas appelé, et je n’ai donc vu personne. Lorsqu’il habitait à Rennes, il ne manquait jamais de m’appeler en arrivant pour savoir ce qui allait se passer, jusqu’à m’en fatiguer ; mais maintenant il se débrouille très bien tout seul, et la situation a même eu tendance à se renverser.