Ce soir, j’ai vu la pièce montée par la compagnie de Fred Bernard : L’Alcade de Zalamea de Calderón. Le texte est pas mal ; la manière dont il est joué peut-être moins. Les meilleurs moments pour moi : les confrontations entre le paysan enrichi et le général sur des questions d’honneur (il faut dire, le sujet me préoccupe – le mec pas dans son époque…) ; savoir si c’est dû au texte lui-même ou à sa représentation, je ne sais : Fred dit que ces passages étaient obscurs à première lecture. C’est là que le travail a été le plus abouti. C’est en tout cas là que j’ai le mieux senti ce qui était joué, il se dégageait quelque chose d’assez consistant. C’est ce que j’ai dit à Olivier ensuite, qui jouait le vieux général (moins bien néanmoins que celui qui tenait le rôle du paysan). Je ne l’avais pas vu depuis des années, et je lui ai parlé avec plaisir. Nous avons tout de même été hyper amis au collège, puis au lycée même si c’est là que ça s’est un peu tari ; on faisait une petite bande inséparable, un moment, avec Xavier et Fabien Jauffret. Mais j’avais abordé toutes nos dernières rencontres – rares – avec circonspection : cette fois il m’a plu ; il n’avait pas ces affèteries qui le rendaient si souvent parfaitement imbuvable en vieillissant, au moins hyper chiant, narcissique, et avec l’air de vous considérer comme s’il était un matou et vous une souris entre ses pattes. Il m’a dit qu’il n’était pas sûr de longtemps continuer le métier de comédien, et qu’il avait envie d’avoir plein d’enfants (Barbara, sa copine, est déjà largement enceinte de leur deuxième). Je manque de références pour juger le théâtre, je n’ai même pas le minimum en fait, mais puisque Joris m’a poussé à prendre un abonnement au TNB cette année avec lui, je vais peut-être m’ouvrir de ce côté-là.
Hier, autrement, Victoria a été reçue à son DEA, et ses profs la verraient bien en thèse. Elle ne voulait pas en entendre parler, mais sa résolution fléchit. Je crois qu’elle ne s’en sentait pas capable, mais avec des encouragements ! Mais l’investissement vaut-il le bénéfice attendu ? Jeudi, autrement, je suis un invité à une soirée organisée par une de mes collègues du collège chez elle. Justement celle qui me plaît bien. J’irai à reculons tout de même ; la perspective ne m’enchante pas le moins du monde. Je n’aime pas que les domaines de l’existence débordent les uns sur les autres : le travail c’est le travail, la fête c’est la fête.