Mercredi 26 novembre

J’ai pris une carte pour aller voir dix films au Festival des 3 Continents, mais j’aurai peut-être du mal à aller au bout. Nulle part autour de moi je ne sens cette légère effervescence qui m’a poussé dans les salles les deux années précédentes. Pour que ce soit amusant, il faut une ambiance particulière, des gens avec qui y aller, la perspective de quelques soirées (dont le cocktail de la soirée de clôture — je doute de pouvoir y entrer cette année), etc. Le fait que je n’aie plus rien à voir avec la fac entre évidemment pour beaucoup dans la perte de cette ambiance, mais il n’y a même pas grand monde d’intéressé ; ni Joris ni Victoria n’ont d’argent, et si d’autres « veulent bien y aller », c’est sans enthousiasme excessif. Je devais aller voir un film japonais avec Ermold, et le retrouver chez lui pour qu’on y aille ensemble, mais quand j’ai sonné, personne, et il n’a pas laissé de message chez moi. J’ai donc attrapé un bus et y suis allé seul ; j’ai quand même retrouvé par hasard Baptiste là-bas (le copain de Madeleine). Et comme le film n’était pas terrible, j’ai préféré rentrer après mes courses à Monoprix plutôt que d’aller voir le second que j’avais projeté de voir ce soir. On se demande parfois comment sont sélectionnés les films. En plus, la sélection officielle est maintenant projetée à la Cité des congrès, énorme navire somptuaire, vide et bétonné, en marge du centre-ville : on ne peut plus y aller comme avant presque par hasard. Il s’agit visiblement d’une histoire financière, mais ça n’apporte rien à l’image du festival. La semaine ne s’annonce pas si bien que je l’avais prévu : si on n’attend que les films, les chances sont trop grandes d’être déçu, même si l’organisation se targue d’avoir fait découvrir des types comme Hou Hsiao-Hsien ou Chen Kaige (je ne sais pas dans quelle mesure c’est vrai).