Aller voir des films me fait sortir à des heures inhabituelles dans le centre ; j’ai l’impression que le temps en est tout distendu. J’ai vu ce matin un film israélien très chiant, et cet après-midi un de Taïwan qui a rattrapé la journée : Le Murmure de la jeunesse, de Lin Cheng-Sheng, sur les errements amoureux de deux jeunes filles, qui finissent par vivre une (sans doute) brève passion homosexuelle. J’ai seulement été ennuyé que Joris ne puisse le voir : on avait prévu d’y aller ensemble, mais comme je suis arrivé en retard à notre rendez-vous, il ne restait plus que quelques places disséminées dans la salle, et il a préféré ne pas entrer. Preuve qu’il y a, semble-t-il, une patte chez les cinéastes d’Extrême-Orient, il ne se passait finalement pas grand-chose de plus que dans le film israélien de ce matin, mais c’était autrement captivant. Est-ce simplement une différence culturelle avec nous (mais dans ce cas, l’Asie de l’Est est un éclatant contre-exemple) ou un déficit d’auteurs ? la cinématographie de pas mal de pays ne nous paraît souvent pas très brillante, s’empêtrant dans des récits plats ou clichés et des personnages mal campés, et sans quoi que ce soit de significatif dans la mise en scène.