Série de conférences sur le cinéma des Straub dans l’amphi de prestige de l’université. L’insupportable pour moi, ce sont les interventions de la salle ensuite. Censées être des questions, ce sont surtout d’interminables moments de narcissisme de la part de ceux qui prennent la parole (et d’autant plus interminables qu’ils débutent en assurant qu’ils ne seront pas longs), dont l’intervenant sur l’estrade serait bien en peine de tirer une quelconque question en réalité. Ça m’est physiquement assez insupportable pour que j’aie dû quitter la salle à chaque fois. Je ne sais pas, peut-être que je m’identifie à ces gens et que j’ai tellement honte pour eux que c’en est intolérable. Peut-être que je ne supporte pas ces exhibitions d’égos – ceux qui prennent la parole le font avant tout parce qu’ils crèvent d’envie d’être sur l’estrade à la place de celui qui y est : évidemment qu’ils n’ont pas de question, leur seule préoccupation réelle est de dégommer le propos implicitement pour faire de la place au leur, poussif, filandreux, bégayant et imbitable. Ou bien c’est d’exister. Sur Jean-Marie Straub et Danièle Huillet en plus… Les intellos dans ce que ça a de plus débectant. Les philosophards, les mangeurs de vide. Le soir, projection d’un film ; chiant. Mais je n’aime ni l’opéra ni la musique sérielle. Puis chez Antoine Doinel, où nous avons retrouvé Baptiste Morellet et Audrey Gaillard, que tous les deux connaissent par un biais que je n’ai pas saisi.