Jeudi 5 février

Soirée d’hier chez Adeline et Fred à Casson, pour répondre à l’invitation à dîner qu’ils nous ont lancé quand Bérengère, Joris et moi sommes allés les voir dimanche en fin d’après-midi[1]. Dans leur grande maison froide, seule la chambre des bébés est vraiment chauffée. Stéphane (débarqué de Rennes à la suite de Joris) avait apporté pour les filmer sa caméra Super 8, un objet de luxe. Adeline a un peu protesté en découvrant le spot puissant qu’il était obligé d’allumer dans la pièce pour que l’éclairage soit suffisant, mais ça n’a pas eu trop l’air de les déranger. On espérait bien assister ou participer à la séance du biberon. Mais quoiqu’on les ai pris dans nos bras chaque fois qu’ils ont été réveillés, ça n’a pas été possible. Jamais ils ne se sont mis à brailler pour demander. L’un comme l’autre, Maël comme Léandre (que j’ai longtemps eu dans les bras) finissaient pas se rendormir paisiblement. Étrange sensation, que de tenir contre soi un aussi petit être, et puis de penser qu’il en viendra un moment à considérer notre vie avant la sienne comme remontant à la préhistoire. Mais ça donne envie d’en avoir — mais je ne suis pas du tout sur la voie pour le moment.

Je me suis fait violence, je suis enfin sorti acheter des vêtements avant la fin des soldes. J’ai trouvé des chaussures — même pas en soldes cela dit — et, à Decré, un pull vert et orange. Ça va me changer un peu. J’allais payer quand j’ai vu Adalard s’approcher : je le croise souvent dans des endroits improbables. On est allé boire une bière place du Bouffay en terrasse, pour profiter du soleil tant qu’il se montrait, et Broerec, qui passait là, nous a rejoint. Maintenant, il va falloir que je ressorte. Il faut absolument que j’achète des cigarettes, et à cette heure, il n’y a plus d’ouvert qu’un magasin place du Commerce. Quitte à faire tout ce chemin, je vais chercher quelqu’un avec qui prendre un verre, même si je ferais mieux de rentrer m’occuper de mes affaires.

[1] Cette interminable litanie du récit de mes soirées… ses formules identiques : déprimant. Mais je n’ai rien d’autre à écrire ! j’éprouve toutes les difficultés du monde à mener des raisonnements construits, et je n’ai pas l’imagination pour raconter des histoires qui trépident. Pas plus que l’âme à philosopher sur tout et n’importe quoi (ça, je n’en vois pas l’intérêt).