Encore une très belle journée ; passée au Pont pour fêter l’anniversaire de Papa (il a 54 ans demain). Marcher en ville pour rejoindre le tram, en fin de matinée, tout simplement, était agréable malgré le réveil difficile, avec la douceur de l’air, tous ces gens qui remontaient du marché de Talensac[1]. À la maison, on a mangé dehors, sous les bouleaux et l’acacia, et ça s’est très bien passé. Joris et moi avons offert à Papa un album qui ajoute un épisode aux aventures de Blake et Mortimer (Madeleine n’est pas rentrée, on la verra plus tard) : la dernière, quand ils sont vieux ; qui ne prétend pas vraiment reprendre les personnages pour continuer : c’est plus un hommage à la série — ça ne se présente d’ailleurs pas sous forme de BD : c’est un texte, et une grande illustration en vis-à-vis sur la page de droite. Je l’avais trouvé par hasard à la librairie Aladin en achetant des petits albums de L’Association.
Dans l’après-midi, on s’est bien amusé dans le jardin à parfaire quelques préparatifs de trucages pour le film de Joris : l’explosion d’un pétard calé sous une poche de faux sang sous le tee-shirt pour simuler un impact d’arme à feu, la flamme qui jaillit du canon du flingue quand on ajoute à l’effet de la balle un peu de poudre de magnésium. Papa a pris des photos, mais c’est tellement rapide que ce n’est pas sûr que ça rende grand-chose. On a essayé des fausses lunettes, fait quelques bêtises.
J’ai commencé d’écrire pour une toute petite nouvelle[2], je suis souvent sorti en terrasse boire des verres ces jours derniers ; mais malgré mes efforts, je m’ennuie. Je cours après l’amour comme un fou, et en ce moment, le désir est si fort que j’ai envie de me masturber plusieurs fois par jour. J’attends le tournage avec impatience, c’est mon point de mire ; je ne serai pourtant qu’un très modeste exécutant, mais je prévois le même genre d’excitation et d’affairement que lorsqu’on avait tourné le clip de La Musique ou qu’on allait enregistrer. Et puis beaucoup de contacts humains : j’en manque aussi.
[1] Où je ne vais jamais ; ce n’est pas que ce soit loin, c’est surtout que je suis rarement réveillé assez tôt. Si je n’étais pas tout seul, je crois que oui, j’irais. J’aimerais beaucoup : un des bons clichés du couple.
[2] J’ai l’idée d’une autre, que le squelette encore, que je ne sais pas comment habiller : des gens tournent une scène de film, et à l’issue de ça, ce sont les personnages qu’ils jouent qui se retrouvent réels, et eux sur la pellicule. J’aimerais aussi faire un compte-rendu à ma sauce du tournage la semaine prochaine.