Dimanche 31 mai 1998, Nantes

Dans la soirée, vu avec Joris au cinéma à dix balles J’irai au paradis car l’enfer est ici de Xavier Durringer, un cinéaste et dramaturge que son prof connaît, et qu’il aimerait faire participer à sa soutenance de maîtrise. Sur le milieu de la haute pègre, avec ses règlements de compte, ses flingues qui sortent à tout va, et avec un jeune homme qui ne parvient pas à se plier aux règles. On peut le voir comme un film de genre, efficace, rondement mené, mais il y a beaucoup de choses en dessous, dans la thématique comme dans la mise en scène (seules des allusions religieuses à mi-parcours m’ont semblé un peu foireuses). La plupart du temps ce bizarre milieu social est décrit comme absolument n’importe quel autre, et c’est réussi. C’est drôle aussi, les répliques font mouche[1], notamment celles du superbe personnage de Rufin, le chaperon puis ami du héros. Autrement, je n’ai à peu près rien fait de toute la journée, trimballant mon habituel mal de vivre, agrémenté des maux de tête qui en sont les frères obligés. Commencé d’écrire un peu pour ce que je veux faire d’après le tournage, mais j’ai du mal (chez moi, ça ne sort jamais facilement).

[1] « Je détesterais me faire buter tout nu. C’est une question de principe. Comme si tu n’avais pas changé de slip… Tu es mort, mais ton âme entend tout, et là, arrive une jolie infirmière, qui dit “Non seulement il avait une petite bite, mais en plus il la lavait pas !” et c’est la dernière chose que tu entends sur terre, avant de monter au paradis… ».