Ah, aujourd’hui, vraiment, je me suis fait chier comme un rat à ma saleté de boulot ! Et puis ce soir, pas d’énergie pour grand chose : je me suis avachi (mais avec attention) devant Usual Suspect, un polar énigmatique qui a remporté un énorme succès en salle il y a un ou deux ans. Tout le monde en parlait comme d’un chef d’œuvre, d’une manipulation magistrale du spectateur. C’est vrai qu’on se fait bien avoir à la fin (quoiqu’on puisse s’en douter) ; mais ça pourrait être mieux ficelé que ça, c’est de la réalisation à peine meilleure que du téléfilm, sans relief, et incapable de mettre en valeur tant l’histoire ou les personnages que la révélation finale, mal filmée et mal jouée. Bref, un scénario plutôt finaud, mais le cinéma s’était fait porter pâle ce jour-là. Et comme, à Hollywood, on a sans doute offert depuis des ponts d’or au jeune réalisateur (dont c’était le premier film), il y a fort à parier que son nom tombera dans l’oubli sous peu.
Demain, tout un tas de villes en France ont décidé que c’était la journée sans voiture — prise de conscience de la pollution et de l’engorgement des agglomérations, etc. Elles ont délimité dans leur centre des périmètres qui ne seront pas accessibles à l’automobile. À Nantes, grande ville tournée vers les transports de l’avenir, c’est bien connu, le périmètre comprend le cours des Cinquante-Otages, depuis son extrémité sud, jusqu’à la place du Cirque. Soit au moins deux cents mètres… En terme de rupture (surtout pour une journée), on a vu mieux. Il suffit pourtant de respirer dix minutes le long d’une rue passante un air chargé de gaz d’échappement pour comprendre le bénéfice pour la santé d’une suppression de ces usines chimiques ambulantes.