Aujourd’hui « célébration » de l’horrible Halloween, cette importation américaine et mercantile qui a malheureusement l’air de prendre auprès des étudiants. Vais-je pouvoir y échapper ? Hier soir à nouveau à l’Olympic, bondé, pour une palanquée de groupes nantais ; je connaissais plus ou moins un tiers de la salle — pour d’autres c’était des proportions encore plus grandes. C’est toujours ça ; on sert des mains, on ne se sent pas trop isolé — pas de mal à ça de temps en temps. Et puis il ne fallait pas trop compter sur la musique. En bas, des DJs peu inspirés (si être DJ consiste à passer des disques les uns à la file des autres, ça ne m’intéresse pas trop de connaître la collection de x ou y). En haut — pour ceux qui méritent qu’on s’y arrête — un Dominique A cette fois peu inspiré, et qui chantait mal, sans grâce, pour sa première apparition depuis un bail (pas un seul morceau nouveau en plus) ; des Rabbits toujours médiocres malgré leurs progrès notables sur disque – mais comme le dit justement Loïc, ils sont trop moyens pour laisser espérer un coup de génie (et puis ce bassiste qui joue comme un musicien de baloche…) ; Second Smile, mur du son parfaitement désincarné, donc vite lassant. Je suis parti avant la fin, et suis rentré à pied, déprimé et d’assez mauvaise humeur. De voir toutes ces jolies filles, dont je ne sais comment aborder aucune, et tous ces gens autour de moi qui ont su les séduire, me demandant ce qui en moi pourrait bien être attractif pour arranger les choses ; d’avoir eu de la bouche de Mathieux l’intégralité de ses succès universitaires là où moi je croupis dans mon coin ; et surtout parce que lorsque Matt, avec qui je venais de converser agréablement, m’a proposé de me prêter sa voiture pour rentrer, et ramener sa british Jenny qui était malade, j’ai refusé. J’ai été incapable de rendre service ; j’ai senti aussitôt combien j’étais minable.