Vendredi 4 décembre 1998, Nantes

Hier soir à Rennes avec Antoine Doinel (que je vois décidément beaucoup ces temps-ci) et Joris, au théâtre. La ville était figée dans un froid glacial. Passé d’abord dans un bar de la rue de Saint-Malo où devait se produire Pedro, le copain de Père qui avait fait le DJ à sa crémaillère (ce sont les Transmusicales, et il y a un off dans les troquets) ; mais il a commencé trop tard pour qu’on en voie plus d’un quart d’heure. Dommage, ça m’avait l’air bien intéressant : un trio de jazz soft et groovy composé de claviers, d’une basse, et, en lieu et place de la batterie, d’une groove box qui virait par moments à la techno – mais c’est typiquement ce que Joris déteste (il n’aime pas grand chose en musique, il faut dire). Puis Phèdre de Racine, mis en scène par Luc Bondy (un Suisse allemand, malgré son nom), très classique, avec décor sobre et monumental ; une Phèdre tragique, et le flamboyant Didier Sandre jouant le Thésée qu’on attend. Ça ne révolutionnera pas la mise en scène de la pièce : il s’agit plutôt d’une relecture des versions antérieurs qu’autre chose, et on pouvait sans doute en attendre plus, on a tous été d’accord là dessus (il faudrait arriver à la faire parler différemment). En plus, Hypolite et la suivante de Phèdre n’étaient pas terribles. Resté ensuite à discuter au bar du TNB, avec aussi Sylvette, qui a repris le même abonnement que Joris et moi, et une de leurs copines intellos fofolles. Rentré tard, et (très peu) dormi, chez les parents.