12.I.99

Sire, ne puis avoir nul rien !

PROLOGUE ­ par l’assassin,

debout

le ventre gonflé

de café refroidi,

et des poignées de cigarettes

qui me coupent le souffle

une oreille distraite

au disque sur la chaîne, je

survole

ce livre

que je suis censé posséder

dans ses moindres détails.

Mais notre livre.

Mes

pensées vont ailleurs

à mes projets dans

une autre vie : puisque, c’est entendu,

ils ne verront

jamais le jour.

Une conception du monde harmonieuse

(plus qu’il n’y paraît),

tant elle est maintenant habituelle,

on ne peut

se plaindre à l’infini d’imperfections

sans passer pour pauvre radoteur.

Mais faite

de bric et de broc.