(Comme la plupart du temps lorsque je suis allé à Rennes, le soir, je suis affreusement déprimé. Aucune envie de sortir, ni de rien faire. Quelle merde.)
À nouveau une sortie très underground hier : une lecture de « poèmes sonores » de et par Bernard Heidsieck au Pannonica, un vétéran des années 50, aux productions à la fois impressionnantes et amusantes. Un underground qui ne date donc pas d’hier, mais on n’était pas nombreux dans la salle pour autant. J’y avais convié Loïc et le noir baron. C’est la première fois que j’assistais à une lecture de poésie (et d’une poésie faite avant tout pour être dite ; est-elle même publiable sous forme de texte ?), et ça m’a diablement donné des idées. Je ne sais pas si « la mienne »[1] a une quelconque valeur, mais je suis assez dans ce genre de trip pour l’instant. En seconde partie, un solo de piano de Sophie Agnel (je note son nom à tout hasard ; je ne l’avais jamais entendu auparavant), par moments difficile d’accès — ça a plu à Loïc, que je considérerai comme un meilleur juge que moi en la matière. Ermold était très en verve, et bavard comme une pie jusque pendant les prestations : en cela au moins, on a bien une parenté ; avec une grande aptitude à régresser de temps en temps.
Lorsque le Pannonica a fermé, il m’a emmené voir son nouvel appartement, pour lequel il venait juste de signer ; un vieux truc, qui sentait comme la maison de la rue Félibien. Cinq pièces, 140 m2, et un immense couloir de quinze mètres de long, dans lequel on ne peut pas passer à deux de front, menant à une chambre gigantesque dans laquelle la lumière ne fonctionnait pas. Toute la discussion a été de savoir comment il pourrait meubler tout cet espace. Un décor intéressant, pour ce projet de roman que je traîne depuis longtemps, et auquel je me mettrai peut-être un jour. En revenant, très déçu, à ma voiture tout à l’heure à Villejean, à l’issue d’une conférence médiocre (parce qu’il faudrait alors bien parler de tout ça aussi), je lui ai même trouvé une possible première phrase.
[1] J’ai quand même un mal fou à nommer ainsi ce que j’écris qui en prend plus ou moins la forme.