Jeudi 25 mars 1999, Nantes

Parapluie. Objet destiné à protéger de la pluie. C’est-à-dire que, de façon systématique, si je décide de m’en encombrer, il ne pleut pas. Mais il suffit que je l’oublie (surtout si je l’oublie alors que j’avais le projet de le prendre) pour être pris sous l’averse.

Évidemment, L’Ouzo et Ermold jugent que les opérations contre la « Yougoslavie » sont un scandale absolu : ils mettent en avant d’abord leur antiaméricanisme très entier. L’Ouzo c’est Loiseau, Serge, un type dans la quarantaine qui travaille dans l’audiovisuel avec qui Ermold est souvent au Flesselles ; toujours fielleux, il le surnomme comme ça pour son goût prononcé pour les boissons anisées – mais dit aussi que c’est un poète, une façon d’esthétiser son mode de vie. Ermold clame par ailleurs que Milosevic est lui aussi un grand poète, à l’instar de Pol Pot, son idole, ajoute-t-il. Il est tellement provocateur qu’on se demande parfois s’il n’est pas fou ; la vision du monde qu’il professe est on ne peut plus particulière en tout cas (sans qu’on sache bien ce qu’il en pense au fond, qui n’est en fait pas la question). Il est capable de rejeter en bloc des choses que tout un chacun accepte avec « raison », comme il peut aussi parfois céder aux premières sirènes d’autres.

Vernissage à la Park Galerie avec Joris ; longuement discuté avec Alexis et Sandy, en particulier d’un film de Syberberg sur le nazisme (que je n’ai pas vu), et de leurs expériences en Roumanie. Comme dimanche soir, beaucoup de filles étaient belles. Puis soirée dans les bars jusqu’à trop tard, immergé avec les alcooliques de service. Des paumés.

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Tu pouvais marcher au milieu de la rue

sans aucun problème