J’ai eu Ferni au téléphone ; il est possible qu’il me procure quelques heures de cours rémunératrices (à des étudiants en médecine). Parlé aussi de publication. Pour lui, de ce côté, ça marche pas mal ; mais lorsqu’on vient de Rennes, il faut alléger à mort pour que ce soit lisible par d’autres — question du destinataire, trop souvent négligée peut-être (lui a beaucoup coupé les ponts ; trop à mon avis, même si je comprends que dans sa position, une certaine rentabilité soit nécessaire : il n’est pas pour autant requis de se renier. Et je crois qu’il n’est pas très loin de l’apostasie — par exemple dans le fait qu’il se refuse maintenant de manière systématique à citer des sources rennaises. Peut-on faire fructifier l’héritage de ses maîtres en vouant ceux-ci à l’effacement ? Il y a du ressentiment en tout cas).

Vernissage au FRAC, plein comme un œuf de branchés, mais convenablement fourni en boisson ; dans l’exposition, deux cochons dans un enclos, tatoués (œuvre de Wim Delvoye ; le terme d’œuvre perd peut-être un peu de sa consistance ici — et souvent dans l’art contemporain ; on pourrait essayer de le remplacer par ouvrage, qui me semble plus juste, et n’est pas dans ma bouche dévalorisant). Je ne sais ce qu’il fallait en tirer. Mais force est de constater qu’ils ont plus intéressé le public que ce qui est montré d’habitude. C’est ça les animaux. Tiraillé ensuite entre d’un côté Joris-Mathieu-Loïc-Coline qui voulaient aller jouer aux cartes, de l’autre Ermold-Adalard-Radulphe-Marc Ausone qui penchaient (évidemment) pour un verre au Flesselles. Je n’ai fait ni l’un, ni l’autre, je suis allé chez Chepe : qui devait de toute façon me donner les clefs de sa voiture pour que je la garde pendant son séjour en Irlande (raison pour laquelle je faisais gaffe à ma consommation). Resté longtemps discuter chez lui, notamment de filles et de la vie sentimentale, notre nouveau sujet ; il est beaucoup moins cynique que l’ordinaire de mes autres fréquentations nantaises — mais pas plus heureux dans ses tentatives.