J’ai emprunté à Sonia (impôt mauvais, puisque je profite toujours un peu d’elle en allant la voir pour qu’on baise, la laissant ensuite lorsque bon me semble — mais c’est ainsi) le dernier roman de sa cousine, Marie Darrieussecq, celle qui a écrit Truismes il y deux ou trois ans, Marrieussecq, comme elle dit de sa petite voix aiguë et traînaillante qui me fait tant d’effet (j’adore sa voix ; elle me fait fondre), « C’est une cliticisation ». Celui-ci s’appelle Le Mal de mer. Et il le donnerait en effet presque, tant il demande un effort surhumain pour que les lignes de ses pages ne restent pas brouillées devant les yeux, accablés d’une fatigue irrépressible. C’est un roman flou. Mais contrairement à l’emploi de l’adjectif plus haut, ce n’est cette fois pas franchement positif. Je sais déjà que dans un mois, il ne m’en restera plus rien. C’est un livre sans intérêt, « aussi vite lu, aussi vite oublié ». Heureusement qu’il ne fait que cent vingt pages, sinon, je n’en viendrais pas à bout ; je rendrais les armes avant. C’est de l’écriture, mais pas grand-chose de plus ; et une écriture « post-durassienne » (je ne suis pas ce qu’on peut appeler un spécialiste de la question) dont je ne vois pas la pertinence. Un bel échec, à mon avis.