Mardi 20

Je viens de me faire renvoyer dans mes foyers par Sonia, à qui j’avais proposé de passer le weekend prochain à Méliniac avec moi (j’y serai tout seul). C’est non. Elle a commencé par user de divers prétextes, plus ou moins fallacieux, avant de lâcher clairement ce que j’avais compris depuis le début. Elle n’est peut-être pas grand-chose pour moi, mais de sentir qu’il n’y aurait plus rien me déprime maintenant — c’est tout de même une sorte de rupture. Qui me renvoie à ma solitude sentimentale. Ce n’est pas parce que ne crois plus vraiment à cette fiction qu’est l’amour romantique que je ne crois plus du tout à l’amour en général : et son absence me manque. J’en ai assez d’être célibataire. J’ai bien des amis mais ce n’est pas la même chose (et sont-ils si nombreux ? me sont-ils si attachés ?). Enfin, pour cette histoire-là, si c’est fini, c’est fini, inutile de s’appesantir. Du coup, je n’ai plus très envie de sortir comme c’était prévu. Mais je ne travaillerai pas aujourd’hui, c’est certain, et ça ne servira à rien de rester ici à tourner en rond. J’espère qu’une fois à Méliniac, la perspective de ne voir personne avant dimanche, et celle que Sonia ne viendra pas, ne m’enlèveront pas toute motivation : mais une chose est sûre — que je travaille efficacement ou pas – je vais m’ennuyer.