Mercredi 28 juillet 1999, de retour à Nantes, sans envie

Donc semaine à Méliniac, isolé pour travailler : pour un résultat médiocre — très en deçà des prévisions. Je n’ai pourtant pas ménagé mes efforts (cette angoisse qui sans cesse me taraude ! Quand réussirai-je à sortir de cette posture naze de l’élève qui a peur de mal faire ?) : en gros, j’ai travaillé et j’ai dormi. En revanche, je ne me suis pas ennuyé. Envie d’écrire à aucun moment ; je n’avais pas grand-chose à raconter qui sorte de l’épistémologie — ces notes ne sont pas le meilleur endroit pour en parler, du moins je ne m’y résous pas — et l’absence de l’ordinateur a vraiment tendance maintenant à me bloquer : griffonner sur un carnet ou des feuilles volantes m’emmerde, je n’arrive pas à m’y tenir. Le weekend, visite d’Arnaud et Sophie (la meilleure façon de les voir), avec la petite Pauline, onze mois, qui commence à explorer le monde à quatre pattes, et m’a paru très habile en général. Les derniers jours, il a fait très beau ; plage avec Joris, qui fait des pieds et des mains pour qu’on aille se baigner, et a même commencé à nager, lui qui ne savait pas parce qu’il détestait l’eau : de quelle révolution Stéphanie n’est-elle pas capable ? J’y ai moi aussi pris du plaisir, alors que je ne me baignais plus depuis des années (quels désagréments ce pauvre corps que je traîne ne m’aura-t-il pas causés…) ; mais je n’ai vraiment plus aucune endurance à la nage, je serais probablement incapable de faire 250 m. Lu, enfin, un livre intéressant, sur la physique au Moyen Age. Les conséquences en sont furieusement démodées depuis plusieurs siècles, mais la position sur le « réel » des nominalistes comme Jean Buridan m’a paru philosophiquement saine.

J’ai encore pris du poids : je dépasse maintenant les 64 kg. Surtout, je ne comprends pas pourquoi. Est-ce le contre-coup éloigné de toutes les bières bues à la fin du printemps, à un moment où le corps a moins besoin d’énergie ? Ça me paraît pourtant douteux. En tout cas, j’avais l’air malin sur la plage, avec mon bide trop gras et trop blanc.