Marko a démissionné de l’Éducation Nationale. Il renonce aux bénéfices de son CAPES : c’est maintenant comme s’il ne l’avait pas eu. Joris me l’apprend. Les circonstances de cette démission sont un peu malheureuses ; mais j’admire Marko d’avoir osé un tel choix. En fait, il avait l’intention de reprendre cette année (après une en disponibilité), en particulier parce que ça commençait à tirer sérieux du côté du porte-monnaie — Valérie n’a pas un rond elle non plus. Il avait été nommé dans l’académie de Créteil (en Seine-Saint-Denis), et avait même accepté des « établissements difficiles », comme on dit aujourd’hui ; seulement, il voulait un mi-temps, pour garder celui de peindre. Rien ne lui avait été formulé n’allant pas dans ce sens, il était donc persuadé de l’avoir — ce qui est la règle en général, apparemment. Sauf que comme il était dans une académie déficitaire[1], impossible de n’avoir qu’un mi-temps : il s’est rendu compte au dernier moment qu’on lui avait donné un temps complet. Toutes ses démarches n’ont rien pu y faire : il a donc donné sa démission. Pour peindre. Courageux.
[1] On comprend sans mal pourquoi. Tout le monde n’a pas la vocation suffisamment chevillée au corps pour accepter de travailler dans des conditions qu’on qualifie pudiquement de « difficiles » (les établissements scolaires n’entrent pas tous dans le portrait, mais on dit tout de même qu’ils sont nombreux). Et d’ailleurs, je crois avoir lu qu’un quart des profs là-bas étaient dans leur premier poste. C’est dire qu’on ne reste guère.