Mercredi 16 février 2000, Nantes

Avancé mon petit truc sur l’apprentissage pendant que Florence dormait jusqu’à midi passé. Dans l’après-midi, un tour de déménagement avec Papa et Maman. Je n’aime pas trop me retrouver dans cette position (j’ai assez de mal comme ça à me sortir de l’enfance), mais leur aide me facilite bien la tâche.

Soir au Pannonica avec Ermold et Broerec : films expérimentaux sur le détournement, et pièce de musique concrète de Roger de la Frayssenet (pseudonyme d’un certain Lionel Marchetti, que je ne connais pas plus) : 1h15 dans le noir, les yeux fermés. Je n’ai pas été entièrement convaincu, mais il y avait de très bons moments — en fait surtout propices à la rêverie, au souvenir (la pièce était essentiellement basée sur des extraits d’émissions de radio). Certains films tout à fait intéressants, qui détournaient des images du cinéma hollywoodien, jouant par ailleurs beaucoup sur le rythme : mise en valeur de clichés de mise en scène (Matthias Müller)[1], décalages entre le son et l’image, ou montage frénétiquement délayé d’une micro-scène anodine (un mari rentre chez lui et vient embrasser sa femme assise à lire dans un fauteuil), qui la transforme en un long ballet extrêmement obscène — et donc drôle (Clément Arnold).

Discuté ensuite de mes déboires avec Florence ; déboires qui se sont poursuivis une fois que je l’ai eu rejointe chez elle. Je ne tiendrai pas longtemps, ce n’est pas possible : j’en tire vraiment plus de déplaisir qu’autre chose (et ça me bousille pour le reste de mes activités, alors que je comptais bien le contraire). Peut-être est-ce de ma faute, mais elle est aussi super chiante ; et je n’arrive plus à avoir autant envie d’elle que je voudrais.

[1] Une femme est couchée sur un lit, elle entend un bruit, se lève et va voir à la fenêtre. Quelqu’un doit arriver, puisqu’elle descend et ouvre la porte. Mais la personne qui est derrière n’est pas celle qu’elle attendait, et elle s’enfuit en courant. Le tout monté avec des images d’une dizaine de films différents où la scène se répète quasiment à l’identique.