Jeudi 24 février 2000, Nantes

Évoqué avec Florence la possibilité de n’être plus ensemble ; comme un futur proche plus que comme une virtualité. La conversation a été plutôt sereine à ma surprise ; que je me sépare d’elle, et je sais ce que je gagne — sans savoir en revanche ce que j’y perds. Pour elle, je ne sais pas ; mais elle a confié que j’étais celui, de tous les garçons avec qui elle a été, qui supportait le moins ses angoisses masochistes, et qui, probablement, était le plus maladroit. Sans doute parce que je l’aime encore moins que ce que je lui dis : ça ressort par de regrettables lapsus. Mais, vraiment, je n’y peux rien, je crois ne plus du tout être amoureux d’elle. Je préférerais que nous soyons simplement amis. Déclaration ridicule de commun.

Journée à corriger des copies, fastidieuse (déjà ce matin, alors que Florence dormait encore). Dans l’après-midi, je me suis abonné à internet (enfin, pourrait-on dire pour succomber à la mode) ; et j’ai illico passé un moment à parcourir des sites de sexe. Aussi pour m’exciter en vue de la nuit avec Florence… Voyez où cette relation me pousse… Lamentable. Et tout ça a fait que je n’ai plus fait grand-chose, en matière de travail, à partir de six ou sept heures. Joris et Stéphanie sont ensuite passés, revenant de conduire Sylvette à la gare (elle était venue la journée, pour aller à Angers voir les tapisseries de Lurçat), et Joris a descendu en flamme une compilation de Lennon que j’avais mise — « Imagine » c’est de la pop gentille, cliché, et trop connotée bien-pensante aujourd’hui[1], etc. — au grand désespoir de Florence lorsqu’elle est arrivée à son tour, après dix heures[2].

Avant de dormir (mais trop tard, à nouveau), fait l’amour — ou devrais-je dire plutôt baisé ?

[1] Ce en quoi il n’a pas tort.

[2] Elle m’a reproché de ne pas l’avoir prévenue que j’avais des invités lorsque je suis descendu lui ouvrir : « J’aurais pu dire « Prends-moi sur le pallier ! », tu te rends compte ?! Ne refais jamais ça ! »…