Samedi 11 mars 2000, Nantes

Journée bousculée. Dans l’après-midi, à la FNAC pour acheter un cadeau pour Maman : j’ai choisi un enregistrement de Bártok avec des chœurs (elle est très fondue de ce genre, mais je ne sais pas si le disque lui plaira), et n’ai pu résister à prendre pour moi l’œuvre pour piano de Schönberg, un disque de Ligeti, et quelques préludes et fugues de Bach par Glenn Gould[1], tous disques à bas prix (entre cinquante et cent francs). Passé de nombreux coups de fil à des répondeurs, et préparé un quatre-quarts aux épices pour la fin de soirée : normalement quelques vieux amis doivent me rendre visite (à mon invitation) — mais je ne verrai pas Xavier et Claire, retenus ailleurs : tant pis ; s’ils voulaient me voir, ils n’avaient qu’à appeler, et ils ne l’ont pas fait.

Mais avant cela, à la Park Galerie pour une soirée organisée par les Disques de M. : musique improvisée et « d’avant-garde » (un genre plus que ce qu’on entendait par là lorsque le terme avait une portée réelle ; autrefois). Sur les murs, de la poésie à base de détournement et de photocopies comme j’en fais depuis des années pour moi et qui reste sur mes murs. J’ai raté une nouvelle fois le groupe que tout le monde a trouvé le plus intéressant, Chevreuil[2] ; mais aimé Shô, duo contrebasse/platines-sampler assez réussi — nous travaillerons sans doute avec ses membres pour la performance Cabinet Médium — en tout cas ils sont d’accord.

Fin de soirée à boire chez moi assez tranquillement, avec Greg (arrivé tard, comme à son habitude), Joris et Stéphanie, Philippe et Manue, Paul et Petit-Fruict-des-bois – sans passion : c’était à l’évidence beaucoup moins réussi que ma crémaillère.

[1] Démoniaque puissance de la variété : le prélude n°1 en do majeur (BWV 846, pour être complet) sert de thème musical à une chanson d’une certaine Maurane, chanteuse débordante d’un lyrisme assez vulgaire, qui parle également de l’interprétation de Glenn Gould : difficile — et désagréable — de ne pouvoir s’en détacher à l’écoute. Loïc, grand fan de Bach, m’a engueulé parce que ce disque ne représentait même pas « un cahier complet » des préludes et fugues. Pour le spécialiste qu’il est, c’est un sacrilège. Spécialiste que je ne suis pas, loin de là.

[2] Déjà, leur nom, j’aime beaucoup.