Samedi 15 avril 2000, Nantes

Journée passée à corriger des copies — activité fastidieuse qui, lorsqu’elle n’est pas trop prenante, permet au moins d’écouter de la musique ; j’ai ainsi réécouté presque tous mes disques de Will Oldham (sous quelque nom qu’ils soient parus). S’en dégage à chaque fois la même intensité.

Réunion avec Ermold au milieu pour définir un conducteur de notre soirée de mai, lors de laquelle nous étions assez excités pour ricaner bêtement d’un rien ; l’ambiance au Flesselles était tout à fait différente de ce qu’elle est le soir. À l’issue de nos conciliabules, rejoint une petite heure à l’étage Joris et Stéphanie, Marko, qui avaient donné rendez-vous là à Sandy et Alexis, revenus de Tourcoing pour une semaine — mais je n’ai pu rester longtemps. Ce soir, chez Joris (ça change du café) : pour chercher des visuels pour le flyer du concert. Mais ce qu’il a apporté ne me satisfait guère, je ne vois pas ce qu’on pourra en tirer, et il n’y a aucune image du clip de Joris qui convienne vraiment. Rejoints par Stéphanie, Philippe, Manue, on a bu du vin rouge jusqu’aux alentours d’une heure. Je n’étais pas trop à mon affaire, un peu éteint ; et en rentrant, je me suis pris à penser qu’au moment de ma mort, on pourra peut-être penser que ma vie n’a guère été différente de celle de Tante Odette, qui vécut célibataire toute sa vie, et finit seule, très isolée : c’était lié à la remarque faite au cours de la soirée que je ne suis pas un tombeur (c’est le moins qu’on puisse dire), qui a fait d’ailleurs rire, vue son évidence. Mais il suffit de penser à certains couples pour ne pas avoir envie du tout de terminer comme eux non plus.