Après tout ça, levé à midi ou peu s’en faut. Grignoté, en pensant qu’il fallait que je change de vie de façon radicale. Récupéré les moniteurs chez Didier avec Ermold, avec qui j’ai bu ensuite un Perrier au Flesselles vite fait — d’autant plus vite qu’il se tramait à l’étage un café littéraire : chose étrange qui ne rassemblait que des non-habitués, dont un nombre conséquent de vieilles peaux. Ce n’est pas ce genre de manifestation qui redonnera du lustre à la littérature — pas à celle qui m’intéresse : que le reste prospère dans son coin ne me dérange pas outre mesure, je n’ai nulle prétention de régenter le monde ou d’influer sur sa marche générale. En tout cas, on ne s’est pas sentis les bienvenus. Rentré chez moi, un message de Stéphanie qui m’invite à un apéro chez Joris, avec Sandy et Alexis (rejoints par Loïc et Coline, Mathieux ainsi que Nadège un petit moment) : vers une nouvelle soirée à ne pas travailler. Mais une très bonne soirée cependant, à boire un peu trop de vin, mais en dissertant sur Lost Highway de Lynch, sur le caractère naturel ou non de la fidélité dans le couple, et sur les hamsters et les cochons d’Inde. J’aime bien Alexis et Sandy, le contact avec eux est bon ; et, malgré sa voix affectée (son accent parisien ?), Sandy me plaît bien.
Aujourd’hui est enfin arrivé l’appareil de Kirlian. Une petite chose à l’aspect très décevant. Avec son caractère naturellement optimiste, Ermold a jugé tout de suite qu’on ne pourrait rien en faire que de minable.
Et puis un coup de téléphone de Laure, qui m’apprend pêle-mêle qu’elle soutient sa thèse jeudi, que « Christophe » et elle partent au Vietnam pour deux mois, et qu’elle se fait opérer d’un cancer de l’utérus dans une semaine… Comme elle le dit, on a beau croire que les choses vont enfin aller bien, il y a toujours une tuile qui tombe ; du coup elle relativise tout le reste. J’espère que ce n’est rien (a priori ce n’est rien, mais cancer est un mot qui fait peur. À notre âge c’est rare — je crois que Márta s’est fait opérer pour la même raison un ou deux ans avant d’avoir sa fille).