Je n’arrive même pas à me rappeler ce que j’ai fait aujourd’hui — preuve que ça n’était pas passionnant. Soir à l’Olympic avec Loïc et Philippe, plus par envie d’aller à un concert qu’autre chose. Vu un jeune groupe régional anodin (qui m’a rappelé ce que nous faisions, et en était d’ailleurs proche — c’est-à-dire qu’ils étaient datés), les Papas Fritas, des Bostoniens qui jouent une pop délicieusement improbable d’anachronisme joyeux, et Autour de Lucie, d’une totale insignifiance. Je pourrais les descendre sur une page entière, mais nous l’avons fait amplement déjà dans la salle, et j’ai mieux à faire (tout simplement aller me coucher avec le Journal d’Anaïs Nin, vu qu’il est déjà deux heures vingt, et que je vais à Rennes demain voir Branger pour négocier avec lui une lettre pour être à nouveau ATER l’an prochain). Longue analyse de Florence par Loïc ; il lui aurait dit qu’elle avait été peu correcte avec moi, d’autant plus que je suis fragile. L’entendre dire était très gênant, mais sans doute a-t-il raison. Je ne sais pas si le message est passé, mais elle ne m’appelle plus — et ça me fait tout de même chier, en partie par jalousie. Mais il m’a bien fait voir que l’essentiel de l’échec entre nous non seulement venait d’elle, mais qu’il ne pouvait en être autrement vue la manière dont elle fonctionne depuis qu’elle s’est fait larguer. J’ai bien été le dindon de sa farce. Farce triste. Sa petite tambouille. J’en suis chagriné ; aussi pour elle (à supposer qu’elle m’ait vraiment aimé au début). C’est une pauvre fille ; qui ne trouvera pas ce qu’elle cherche à moins de changer — et pour le moment, elle n’a pas l’air de le vouloir. J’ai quand même envie de garder contact. Comme dit Loïc, parce que je ne suis pas cicatrisé (c’est clair) ; mais aussi parce que j’ai senti l’humain en elle, ces contradictions inextricables, et que j’ai un peu pitié. Aimez votre malheur… voilà où j’en suis.