Dimanche 14 mai 2000, Nantes

Journée d’été, très chaude. J’ai changé mes meubles de place, déménagé des bibliothèques, fait du ménage. J’en avais assez que l’appartement ressemble à un souk. Puis à une réunion du collectif avec Ermold, qui a permis de jauger la quantité de tuiles qui risquent de nous tomber dessus dans les semaines à venir. J’ai quitté la réunion tôt, parce que je comptais passer voir Florence avant le tournage de Joris à 22h. Mais comme il n’y avait pas de message lorsque je suis rentré, j’ai réécouté celui d’hier, cette fois jusqu’au bout : elle est déjà à Paris. Je ne sais pas si elle a commencé à travailler, ni si elle a trouvé un appartement, mais elle est déjà partie. Elle revient juste vendredi pour faire ses caisses. Là, je ne sais pas si je pourrai la voir. Tout dépendra notamment d’avec qui elle viendra pour le déménagement… J’aimerais une dernière fois quand même… Ça me tombe dessus d’un coup ; et me voilà gagné par la mélancolie.

Puis, alors que tout le monde était déjà chez moi pour le tournage à boire un verre avant de s’y mettre, que l’album de Grandaddy passait fort dans la pièce, coup de téléphone de Florence — nouvel exemple de ce qu’arrive surtout ce à quoi on ne s’attend pas. Elle commence donc son travail dès demain, mais loge encore chez sa vieille tante en banlieue, « à quatre cents kilomètres de chez moi… ». Elle a dû laisser Anna à ses parents à Nantes. L’entendre était un bonheur ; elle était déprimée : elle vient de se faire quitter. Il y en aura d’autres[1], les lemoineries ne vont pas cesser d’un coup ; mais je me sens beaucoup mieux.

[1] « Je rebondis très vite ».