Soirée stupide dans cette odieuse « Fête de la musique » hier soir. Résultat, encore une journée de perdue.
« — Et avec tout ça mon chien vient de se suicider. Il a avalé tout un bidon de peinture.
(…)
— Mon chien était un obsédé sexuel et très, très déprimé. Il s’appelait Max le Juif et il était très, très déprimé. »
Passé pas mal de temps sur mon lit, adossé aux oreillers, un verre de Caol Ila à la main, attendant avant de l’avaler que chaque gorgée me brûle la langue ; j’ai la bouche complètement irritée des excès d’alcool et de cigarette (surtout) d’hier soir. Dans la demi-pénombre du jour froid, je lisais Glamorama de Brett Easton Ellis (dont les lignes ci-dessus sont tirées). Aucun courage de travailler — mais c’est aussi que j’aime trop la littérature (finalement) pour résister au livre une fois qu’il est commencé. Pour le reste, profond sentiment d’inutilité. J’ai passé la soirée hier à semi-draguer une grosse Irlandaise dont je n’ai pas envie, je me suis couché tard dans la nuit, bourré ; j’ai mal négocié des trucs pour VidéOzone aujourd’hui ; je n’ai pas eu le courage d’aller me renseigner pour acheter un téléphone portable[1] ; je n’ai rien fait pour ma thèse et je sais que ce sur quoi je suis depuis déjà bien trop longtemps est nul ; etc. Des fois je voudrais tout arrêter. Je pense à la vie calme que je pourrais avoir avec Florence si j’avais réussi à ce qu’on reste ensemble[2], qui m’ennuirait probablement aussi… À quoi bon ? À quoi bon ?
Je ne vais pas sortir, et j’ai l’impression que c’est la première fois depuis des semaines (l’état de mon compte — presque vide pour la première fois depuis septembre — le laisse d’ailleurs assez entendre ; à part 500 balles de bouquins l’autre jour, je n’ai pas fait de dépenses ce mois-ci). Je souffre d’une incapacité quasi-pathologique à rester chez moi le soir. Je ne vais pas sortir, à moins qu’Ermold ne m’appelle pour qu’on aille faire un brin de conversation à Marion Lachaise, là depuis ce matin pour travailler sur la pièce qu’on va exposer…
[1] Il y en a plein que je vais faire rire quand ils le sauront — ce con de Joris en premier, qui ne rate pas une occasion. Se serait pourtant plus pratique d’en avoir un, déjà parce que ça commence à me coûter bonbon de devoir en appeler de mon fixe (500 F ces deux derniers mois — qui étaient peut-être exceptionnels), et parce que ça permettrait de réagir beaucoup plus vite dans plein de situations pour VidéOzone notamment — ça m’aurait pas mal évité de courir au weekend du festival, et de me ridiculiser auprès de Sam.
[2] Enfin dans mes fantasmes… Il aurait aussi fallu que ça se passe mieux.